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[TROOV] L’innovation responsable peut nous sauver de la fermeture de certains lieux touristiques

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« Plus d’écologie, c’est du blabla ! ». L’auteur de cette phrase n’est pas n’importe qui. A la tête du « leader en France du tourisme », Laurent Abitbol l’affirmait le mois dernier dans une interview : « Les voyages verts, je veux bien, mais je n’ai pas de client, c’est quand je mets des charters que j’ai la clientèle ! ». Le tourisme est sans doute l’un des rares secteurs où le « greenbashing » reste à la mode, où il est de bon ton de fustiger la supposée hypocrisie de ceux qui mettent en avant l’urgence d’une transition environnementale là comme ailleurs. Ce syndrome du « l’écologie-c’est-pas-nous-c’est-les-autres » a la vie dure, quand l’on parle de voyage et de vacances.


C’est très compréhensible : par définition, une activité qui repose sur le transport et la « sur-consommation-plaisir » ne voit pas d’un bon oeil ce qu’elle perçoit comme l’arrivée de restrictions, fussent-elles pour la bonne cause. Et pourtant.
Imaginez la scène : vous êtes en short, casquette vissée sur la tête, armé(e) de bouteilles d’eau, marchant deux heures dans le magnifique massif forestier des landes pour rejoindre la célèbre dune du Pilat dont on vous a tant parlé. Ahanant, vous entrapercevez la dune dont le sable contraste magnifiquement avec le vert des pins de la forêt, votre cerveau se prépare à un moment magique et vous vous imaginez déjà courant du sommet de la dune vers l’océan atlantique pour un bien mérité. Et là, horreur : une marée humaine vous empêche de réaliser ce rêve d’un moment de grand bonheur dans un espace naturel unique. C’est ainsi que vous allez devoir suivre une foule dense pour accéder au sommet de la dune , promenade qui n’a rien à envier à la traversée d’une gare un jour de grand départ en vacances, l’endroit étant surpeuplé au point de menacer l’intégrité de ce site naturel exceptionnel.


De la mauvaise science-fiction ? Pas du tout ! Aujourd’hui 2 millions de visiteurs se hissent chaque année à son sommet ce qui en fait l’un des sites les plus visités en France avec la baie du Mont Saint Michel. Résultat en juillet et en août : bouchons inextricables, pollutions en tous genres, dégradation du site et, soit dit en passant, disparition de l’intérêt à se rendre dans cet endroit magique.


Des mesures doivent être prises. Pas sûr que la simple visibilité online du taux de fréquentation du parking en temps réel soit suffisante pour garantir un accès confortable au site. Une jauge devrait être mise en place afin de contenir la sur-fréquentation. Un système de réservation gratuit et libre d’accès permettrait de programmer son déplacement sur la Dune du Pilat, jusqu’à plusieurs mois à l’avance. Et s’il n’y a plus de place le jour choisi, il faudra simplement remettre sa mise en jambe à un peu plus tôt, ou un peu plus tard : en vacances, on a le temps, c’est même fait pour cela -prendre son temps. A cette condition, il sera possible de préserver ce lieu grandiose et, par essence, fragile.


Si l’on entend éviter de mettre en place des polices de la fréquentation dans les espaces naturels, il faut désormais s’organiser. Dans la simplicité et sans coercition, en se basant sur le volontarisme citoyen, le meilleur qui soit.


Au-delà des espaces naturels, ce type de système, et de logique pourrait aussi bien s’appliquer à de nombreux autres sites uniques faisant l’objet de sur-fréquentation. Avez-vous tenté l’expérience d’une visite du Mont Saint-Michel entre le 15 juillet et le 15 août ? Ce petit îlot, qui fait à juste titre la fierté des côtes normandes, compte 30 habitants l’hiver. Un million de touristes foulent ses dalles de pierreen été, acheminées par bus (un moindre mal). Et par « charters » sans doute, au grand bonheur de notre leader national du tourisme.


Il est temps d’ouvrir les yeux : le tourisme doit devenir durable. Pour l’intérêt de tous, à commencer par celui des…touristes. La prise de conscience est là. Les moyens existent. Il faut maintenant s’en saisir et les développer.


Géraldine Poivert et Aurélie Toubol


Contact presse
Boris Durande bdurande@gmail.com


À propos de Géraldine Poivert
Géraldine POIVERT geraldine.poivert@theresetcompany.com

Présidente et Co-fondatrice de (RE)SET. Après 8 ans de conseil pour la grande distribution (Fédération du commerce et de la distribution), Géraldine a créé et dirigé deux éco-organismes : celui en charge de la collecte et du recyclage des papiers, ECOFOLIO, puis CITEO (pour les emballages) en tant que DGA. Négociations et concertations des parties prenantes, plans d’investissements, déploiements opérationnels, programmes d’éco-design et de traçabilité ont été son quotidien durant 10 ans. Elle accompagne aujourd’hui chez (RE)SET des acteurs publics, privés, des investisseurs et des universités. Elle est membre du Conseil National de l’Economie Circulaire.


À propos d’Aurélie Toubol
Aurélie TOUBOL aurelie.toubol@troov.com

Diplômée de l’Ecole Normale Supérieure en Economie en 2013. Elle a été Consultante pendant 5 ans au sein du cabinet Bain & Company. Début 2018 elle co-fonde TROOV un éditeur de logiciel spécialisé dans les solutions numériques pour les lieux accueillants du public. Troov rencontre le succès avec son premier logiciel, une plateforme pour digitaliser la gestion des objets trouvés adoptée notamment par la ville de Marseille, l’aéroport de Nice ou encore le musée du Louvre. Au cours de l’année 2020, dans le contexte de la Covid-19, Troov développe un second logiciel de prise de rendez-vous plébiscité pour son ergonomie et sa simplicité. Ce logiciel est adopté par la Fédération du magasin de jouets au cours des fêtes de Noël 2020 et se développe rapidement dans de nombreux secteurs (mairies, EHPAD, centres commerciaux, retail, tourisme), et pays. Troov est soutenu par la Caisse des Dépôts – Banques des territoires qui a participé à sa levée de fonds en 2020 (CP disponible ici).

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